72. Qu’il y ait fin de l’Eglise, alors qu’il n’y a plus de vrais de la foi, et que par suite il n’y a pas non plus de biens de la charité, cela se voit de soi-même: que les faux de la foi éteignent les vrais de la doctrine, et que les maux de la vie consument les biens de la charité; et aussi que là où sont les faux de la foi il y ait aussi les maux de la vie, et que là où sont les maux de la vie, il y ait aussi les faux de la foi, cela sera démontré d’une manière spéciale en son lieu. Si jusqu’à ce jour il a été caché que par la Consommation du siècle est entendue la fin de l’Eglise, c’est que là où l’on enseigne les faux, et où l’on croit et on honore comme orthodoxe la doctrine qui en provient, on ne peut nullement savoir que l’Eglise doit être consommée; en effet, les faux sont considérés comme des vrais, et les vrais comme des faux, et alors le faux chasse le vrai et le noircit, comme l’encre noircit une eau limpide, ou la suie un papier blanc: on croit, en effet, que les Docteurs de ce siècle sont dans la plus grande lumière de l’Evangile, et eux-mêmes le publient, bien qu’ils soient, quant à toute la face, dans les ténèbres; ainsi une taie a couvert les prunelles de leurs yeux.
Brève Explication de la Doctrine de l'Église Nouvelle#50
50. Si la charité ne peut être conjointe avec la foi de l’Eglise d’aujourd’hui, et s’il n’en peut naitre d’après quelque mariage une bonne œuvre, c’est parce que l’Imputation remplit tout; elle remet les délits, elle justifie, régénère, sanctifie, donne la vie du Ciel, et ainsi le salut, et cela gratuitement sans aucune œuvre de l’homme; que serait alors la charité, dont le mariage doit avoir lieu avec la foi, sinon une chose superflue et vaine, et sinon un accessoire et un gage de l’imputation et de la justification accessoire qui cependant n’a de force pour aucune chose? De plus, la foi fondée sur l’idée de trois Dieux est erronée, ainsi qu’il a été montré ci-dessus, N° 39, 40; et la charité, qui en soi est charité, ne peut pas être unie à une foi erronée. On croit qu’il n’existe pas de lien entre cette foi et la charité, pour deux raisons: La première, par ce qu’ils font leur foi spirituelle, tandis qu’ils regardent la charité comme naturelle-morale, pensant qu’il n’existe aucune conjonction du spirituel avec le naturel. La Seconde raison, c’est qu’ils craignent que dans leur Foi, uniquement salvifique, il n’influe quelque chose de l’homme, et par suite quelque chose du mérite. D’ailleurs, il n’existe pas de lien de la charité avec cette Foi, mais il en existe un avec la Foi nouvelle, qui sera exposée ci-dessous, N° (116, 117).


