52. C’est ce que prouve l’expérience; combien y en a-t-il aujourd’hui qui vivent par religion suivant les préceptes du Décalogue et les autres commandements du Seigneur? Et combien y en a-t-il aujourd’hui qui veulent voir en face leurs maux, faire une pénitence actuelle, et entrer ainsi dans le culte de vie"? Et quel est l’homme qui, se livrant à la piété, fasse d’autre pénitence qu’une pénitence de bouche et d’oraisons, en s’avouant pécheur et en priant, d’après la doctrine de l’Eglise, que Dieu le Père, par miséricorde à cause de son Fils qui a souffert la croix pour les péchés des hommes? Enlève leur damnation et fait, expiation par son sang, lui remettre ses délits, afin qu’il paraisse sans tache devant le trône de son jugement? Qui ne voit pas que ce culte appartient au poumon seul, et non an cœur, qu’ainsi il est externe et non interne? Car cet homme prie pour la rémission des péchés, et cependant il ne connait aucun péché chez lui; et, s’il en connaissait, il les voilerait par la faveur et l’indulgence, ou par la foi qui purifie et qui absout sans les œuvres. Mais il en est de cela comme d’un serviteur qui, s’avançant le visage et le vêtement couverts de suie et d’ordure, s’approcherait de son maitre, et lui dirait: Maitre, nettoie-moi; le maitre ne dirait-il pas: Serviteur insensé, que dis-tu? Voici là de l’eau, du savon et du linge, n’as-tu pas des mains, et ne peux-tu t’en servir? Lave-toi toi-même. Ainsi le Seigneur Dieu dira: Les moyens de purification viennent de Moi, et aussi ton vouloir et ton pouvoir viennent de Moi, use donc de mes présents et de mes dons comme s’ils t’appartenaient, et tu seras purifié. Soit encore un exemple pour illustration: Quand mille fois tu prierais clans ta maison et dans les temples, que Dieu le Père en faveur de son Fils te préserve du diable, si toi-même, d’après le libre dans lequel tu es continuellement tenu par le Seigneur, tu ne te préservais pas du mal, par conséquent du diable, tu ne pourrais pas en être préservé par des légions d’Anges envoyées par le Seigneur; car le Seigneur ne peut pas agir contre son ordre Divin, et son ordre est que l’homme s’examine, voie ses maux, y résiste, et cela comme par lui-même, quoique ce soit par le Seigneur. Cela, il est vrai ne parait pas aujourd’hui comme Evangile, mais cela l’est, néanmoins; car l’Evangile, c’est d’être sauvé par le Seigneur. Que le Culte de bouche soit accepté du Seigneur selon le culte de vie, c’est parce que devant Dieu et devant les Anges le langage de l’homme résonne d’après l’affection de son amour et de sa foi, et que l’amour et la foi sont dans l’homme selon la vie; si donc l’amour et la foi de Dieu sont dans ta vie, le son de ton langage est comme celui de la colombe: mais si dans ta vie il y’a l’amour de toi-même et la confiance en toi-même, le son de ton langage est comme celui du hibou, de quelque manière que tu adoucisses ta voix pour imiter celle de la tourterelle; le Spirituel, qui est intérieurement dans le son, est ce qui produit cela.
Brève Explication de la Doctrine de l'Église Nouvelle #68
68. Qu’il n’y ait point de lien de la charité et de la foi, c’est une conséquence des Propositions suivantes dans leur Doctrine de la justification:
La foi est imputée à justice sans les œuvres, N° 12 (a).
La foi ne justifie pas, en tant qu’elle a été formée par la charité, N° 12 (6).
Les bonnes œuvres doivent être entièrement exclues, quand il s’agit de la justification et de la vie éternelle, N° 12 (f).
Les bonnes œuvres ne sont point nécessaires au salut, et l’assertion de leur nécessite doit être absolument rejetée de l’Eglise, N° 12 (g) (h) (i) (k),
Le salut et la foi ne sont ni conservés ni retenus par la charité ni par les œuvres de la charité, N°12 (m) (n).
Les bonnes œuvres mêlées à l’affaire de la justification sont pernicieuses, N° 14 (g).
Les œuvres de l’esprit ou de la grâce, qui suivent la foi comme fruits de la foi, ne confèrent rien non plus pour le salut, N° 14 (e), et ailleurs.
De ces Propositions il résulte inévitablement qu’il n’y a aucun lien d’une telle foi avec la charité, et que s’il y’en avait un, il serait pernicieux pour le salut, parce qu’il le serait pour la foi, qui ainsi ne serait point chargée seule du salut. Qu’il ne puisse pas y avoir effectivement de lien de la charité avec cette foi, c’est ce qui a été montré ci-dessus, N° 47, 48, 49, 50; aussi peut-on dire que c’est d’après le pourvu et le prédestiné que les Réformateurs ont jeté dehors et si loin de leur foi la charité et les bonnes œuvres; car s’ils les avaient conjointes, ç’aurait été comme s’ils eussent conjoint un léopard et une brebis, un lion et un agneau, un épervier et une tourterelle; cette foi est même décrite par un Léopard dans l’Apocalypse; voir Apocalypse 13:2, et l’Explication, L’Apocalypse Révélée 572. Quant à ce que c’est que l’Eglise sans la foi, et la foi sans la charité, et par conséquent l’Eglise sans le mariage de la foi et de la charité, on le voit ci-dessus, N° 48; ce Mariage est l’Eglise même, et c’est l’Eglise Nouvelle qui est maintenant instaurée par le Seigneur.


