18. Les Eglises séparées de l’Eglise Catholique-Romaine par la Réforme se composent de ceux qui se nomment Evangéliques et Réformés, en même temps Protestants, ou, du nom des Chefs, Luthériens et Calvinistes; parmi elle l’Eglise Anglicane tient le milieu: quant à l’Eglise Grecque, qui depuis ce temps ancien a été séparé de l’Eglise Catholique-Romaine. Il n’en est point question ici. Que les Eglises des Protestants soient en dissidence sur divers points, principalement sur la Sainte Cène, le baptême, l’Election et la Personne du Christ, c’est ce qui est connu de plusieurs; mais qu’elles soient toutes d’accord sur les Articles qui concernent la Trinité de personnes dans la Divinité, le Péché Originel, l’Imputation du mérite du Christ, et la Justification par la foi seule, c’est ce qui n’est pas généralement connu; cela vient de ce qu’il y’a peu de personnes qui s’appliquent à rechercher quels sont les dogmes qui diffèrent parmi les Eglises, et par suite quels sont ceux qui s’accordent: les Ecclésiastiques puisent seulement les choses dogmatiques de leur Eglise, et les Laïques les examinent rarement quant aux intérieurs, et par conséquent ne cherchent pas non plus en quoi ils diffèrent. Que cependant ils soient d’accord sur ces quatre Articles, dans les communs et dans la plupart des particuliers, c’est ce qu’on peut voir par leurs Livres si on les examine, et par leurs Sermons si on les écoute attentivement. Mais ceci est d’avance mis en connaissance à cause de ce qui va suivre:
Brève Explication de la Doctrine de l'Église Nouvelle #96
96. Celui qui était assis sur le Trône, c’est-à-dire, le Seigneur, dit à Jean ces paroles, lorsque celui-ci vit la Nouvelle Jérusalem descendant de Dieu, du Ciel; dans le chapitre suivant, il sera démontré que par la Nouvelle, Jérusalem il est entendu la Nouvelle Eglise. Que les faussetés des Dogmes de la foi de l’Eglise d’aujourd’hui doivent d’abord être mises à découvert et rejetées avant que les vérités des Dogmes de la Nouvelle Eglise soient révélées et reçues, c’est parce que ces Dogmes ne s’accordent pas en un seul point ou en une seule partie; en effet, les Dogmes de l’Eglise d’aujourd’hui sont fondés sur une foi, dans laquelle on ignore s’il y a quelque Essentiel de l’Eglise; les Essentiels de l’Eglise, qui se conjoignent avec la foi en un seul Dieu, sont la Charité; les Bonnes œuvres, la Pénitence, la Vie selon les Lois Divines; et comme ces choses unies avec la foi affectent et meuvent la volonté et la pensée de l’homme, elles conjoignent l’homme au Seigneur, et le Seigneur à l’homme; puis donc qu’aucun de ces Essentiels ne pénètre dans la foi de l’Eglise d’aujourd’hui lors de son entrée, qu’ils nomment l’acte de la justification, on ne peut savoir en aucune manière si cette foi est dans l’homme, ou non, par conséquent si c’est quelque chose, ou seulement une idée;. ils disent, en effet, que l’homme dans cet acte est comme un tronc d’arbre ou une pierre, et que quant à sa réception il ne peut en la moindre chose ni vouloir, ni penser, ni y coopérer, ni même s’y disposer et s’y préparer; voir ci-dessus, N° 15 (c) (d); lors donc que personne ne peut augurer, ni, à plus forte raison, savoir si cette foi est en lui, et si par conséquent elle est chez lui comme une fleur peinte ou comme une fleur des champs, ou si elle est comme un oiseau qui vole à côté de lui ou comme un oiseau qui fait son nid en lui, on demande par quels indices ou par quels signes il le connaitra; si l’on répond que c’est d’après la charité, les bonnes œuvres, la pénitence et les exercices de la foi, qui suivent la foi après la justification, et cependant cette foi n’a aucun lien avec ces choses, est-ce donc qu’un non-lieu peut être un signe qui atteste, je laisse à ceux qui ont de la sagacité à en faire la recherche; car cette foi ne peut être ni conservée ni retenue par les choses ci-dessus nominées; voir plus haut, N° 12 (m) (n). De là se tire cette conclusion, que dans la foi d’aujourd’hui il n’y a rien qui appartienne à l’Eglise, et qu’ainsi cette foi n’est pas quelque chose, mais c’est seulement une idée qu’elle est la foi; maintenant, puisque telle est cette foi, c’est avec raison qu’elle doit être rejetée; bien plus, elle-même se rejette, comme une chose dans laquelle il n’y a aucun attribut de l’Eglise.


