48. Avant que ce point soit démontré, il faut d’abord dévoiler devant l’entendement d’où vient la charité et ce que c’est que la charité, d’où vient la foi et ce que c’est que la foi, et ainsi d’où viennent les bonnes œuvres qui sont appelées fruits, et ce que c’est que ces œuvres: La Foi est la vérité; la doctrine de la foi est donc la doctrine de la vérité; or, la doctrine de la vérité appartient à l’entendement, et par suite à la pensée, et d’après la pensée au langage; cette doctrine enseigne donc ce qu’on doit vouloir et ce qu’on doit faire, elle enseigne par conséquent qu’on doit fuir les maux et quels maux on doit fuir, et qu’on doit faire les biens et quels biens on doit faire; quand par suite l’homme fait les biens, les biens se conjoignent aux vrais. parce que la volonté se conjoint à l’entendement, car appartient à la volonté et le vrai appartient à l’entendement; d’après cette conjonction existent l’affection du bien, laquelle dans son essence est la charité, et l’affection du vrai, laquelle dans son essence est la foi, et ces deux unies ensemble font un mariage; de ce mariage naissent les bonnes œuvres comme de l’arbre naissent les fruits; et ce sont par suite les fruits du bien et les fruits du vrai; dans la parole les fruits du vrai sont signifiés par les raisins, et les fruits du bien par les olives.
Brève Explication de la Doctrine de l'Église Nouvelle #20
20. Qu’il y ait entre les Catholiques-Romains et les Protestants sur ces quatre Articles une telle Conformité, qu’à peine existe-t-il une différence de quelque importance, excepté que les premiers ont conjoint la foi et la charité et que les seconds les ont séparées, c’est ce qui a été à peine connu de quelqu’un, et même tellement ignoré, que les Doctes vont être eux-mêmes surpris de l’énonciation de ce fait: la raison de cette ignorance, c’est que les Catholiques-Romains s’adressent à Dieu notre Sauveur, rarement mais à sa place au Pape comme vicaire, et aussi aux Saints; de là ils ont tenu profondément assoupis leurs dogmes sur l’Imputation du Mérite du Christ et sur la Justification par la foi; que cette imputation et cette justification soient cependant au nombre des dogmes reçus et reconnus par eux, c’est ce qu’on voit clairement par les Décrets du Concile de Trente, rapportés ci-dessus, Nos. 3, 4, 5, 6, 7, 8, et confirmés par le Pape Pie IV, N° 2; et, si on les compare avec les dogmes tirés de la Confession d’Augsbourg, et rapportés d’après la Formule de Concorde, Nos. 9, 10, 11, 12, on peut voir que les différences qui existent sont plutôt verbales que réelles. Les Docteurs de l’Eglise, en les lisant et en les conférant, peuvent voir, il est vrai, qu’ils sont conformes, mais non toutefois avec une pleine évidence; or, afin que ceux-ci, et ceux qui sont moins Doctes, et aussi les Laïques, voient cette conformité, quelques éclaircissements seront ajoutés dans ce qui suit:


