61. Qui ne sait que Dieu est la Miséricorde même et la Clémence même, parce qu’il est l’Amour même et le Bien même, et que c’est là ce qui constitue son Etre ou son Essence? et, d’après cela, qui ne voit qu’il y’a contradiction de dire que la Miséricorde même ou le Bien même puisse regarder l’homme avec colère, devenir son ennemi, se détourner de lui, décider sa damnation, et néanmoins demeurer Etre Divin ou Dieu? De telles suppositions tombent difficilement dans l’homme probe, mais facilement dans celui qui n’est pas probe; elles tombent aussi, non pas dans l’Ange du Ciel, mais dans l’Ange de l’enfer; aussi est-il abominable d’attribuer ces choses à Dieu. Qu’on les lui ait attribuées, c’est ce qui est bien évident d’après ce qui a été dit par plusieurs Pères, par les Conciles et ensuite dans les Eglises, depuis les premiers siècles jusqu’à ce jour; et aussi d’après les inductions qui du principe ont découlé nécessairement dans les principes, ou de la cause dans les effets produits (causata), comme de la tête dans les membres; par exemple, que Dieu veut être réconcilié, qu’il est réconcilié par amour pour le Fils, et par l’intercession ou la médiation; qu’il veut être rendu propice par la vue de l’extrême souffrance du Fils, et être ainsi ramené et pour ainsi dire forcé à la Miséricorde, afin que d’ennemi il devienne ami, et qu’il adopte les enfants de la colère pour enfants de la grâce. Qu’imputer la justice et les mérites de son Fils à l’injuste qui supplie par la foi seule, ce soit aussi purement humain, c’est ce qu’on verra dans la dernière analyse de cet Opuscule.
Brève Explication de la Doctrine de l'Église Nouvelle # 75
75. Que la décadence et la corruption successives de l’Eglise Chrétienne aient été prédites et décrites par le Seigneur, dans Matthieu, Chap. 24, on le voit ci-dessus, N° 73; et après que le Seigneur y eut parlé des fausses Prophéties qui devaient avoir lieu et de l’abomination de la désolation qu’elles produiraient, (Matthieu 24:11, 15), il dit:
«Il y aura alors une affliction grande, telle que point il n’y en eut depuis le commencement du Monde jusqu’à présent et point il n’y en aura. »
Vers. 21, d’où il est évident que par la grande affliction, comme aussi çà et là ailleurs dans la Parole, il est entendu l’infestation du vrai par le faux, jusqu’à ce qu’il ne reste aucun vrai réel tiré de la Parole, qui n’ait été falsifié et par conséquent consommé. Cela est arrivé, parce que les églises ont reconnu l’unité de Dieu dans la Trinité et la Trinité de Dieu dans l’unité, non dans une seule Personne, mais dans trois, et que par suite on a fondé l’Eglise dans le mental sur l’idée de trois Dieux, et dans la bouche sur la confession d’un seul Dieu; car de cette manière on s’est séparé du Seigneur, au point qu’enfin il n’est resté aucune idée de la Divinité dans sa Nature Humaine, voir L’Apocalypse Révélée 294, lorsque cependant le Seigneur quant à son Humain est le Divin, Même et la Divine Lumière même, comme il l’enseigne pleinement dans sa Parole; de la vient aujourd’hui une si grande affliction: que cette affliction ait été principalement introduite par la Doctrine de la Justification et de l’Imputation au moyen de la foi seule en ces deux actes, on le verra dans la suite.


