50. Si la charité ne peut être conjointe avec la foi de l’Eglise d’aujourd’hui, et s’il n’en peut naitre d’après quelque mariage une bonne œuvre, c’est parce que l’Imputation remplit tout; elle remet les délits, elle justifie, régénère, sanctifie, donne la vie du Ciel, et ainsi le salut, et cela gratuitement sans aucune œuvre de l’homme; que serait alors la charité, dont le mariage doit avoir lieu avec la foi, sinon une chose superflue et vaine, et sinon un accessoire et un gage de l’imputation et de la justification accessoire qui cependant n’a de force pour aucune chose? De plus, la foi fondée sur l’idée de trois Dieux est erronée, ainsi qu’il a été montré ci-dessus, N° 39, 40; et la charité, qui en soi est charité, ne peut pas être unie à une foi erronée. On croit qu’il n’existe pas de lien entre cette foi et la charité, pour deux raisons: La première, par ce qu’ils font leur foi spirituelle, tandis qu’ils regardent la charité comme naturelle-morale, pensant qu’il n’existe aucune conjonction du spirituel avec le naturel. La Seconde raison, c’est qu’ils craignent que dans leur Foi, uniquement salvifique, il n’influe quelque chose de l’homme, et par suite quelque chose du mérite. D’ailleurs, il n’existe pas de lien de la charité avec cette Foi, mais il en existe un avec la Foi nouvelle, qui sera exposée ci-dessous, N° (116, 117).
Brève Explication de la Doctrine de l'Église Nouvelle # 52
52. C’est ce que prouve l’expérience; combien y en a-t-il aujourd’hui qui vivent par religion suivant les préceptes du Décalogue et les autres commandements du Seigneur? Et combien y en a-t-il aujourd’hui qui veulent voir en face leurs maux, faire une pénitence actuelle, et entrer ainsi dans le culte de vie"? Et quel est l’homme qui, se livrant à la piété, fasse d’autre pénitence qu’une pénitence de bouche et d’oraisons, en s’avouant pécheur et en priant, d’après la doctrine de l’Eglise, que Dieu le Père, par miséricorde à cause de son Fils qui a souffert la croix pour les péchés des hommes? Enlève leur damnation et fait, expiation par son sang, lui remettre ses délits, afin qu’il paraisse sans tache devant le trône de son jugement? Qui ne voit pas que ce culte appartient au poumon seul, et non an cœur, qu’ainsi il est externe et non interne? Car cet homme prie pour la rémission des péchés, et cependant il ne connait aucun péché chez lui; et, s’il en connaissait, il les voilerait par la faveur et l’indulgence, ou par la foi qui purifie et qui absout sans les œuvres. Mais il en est de cela comme d’un serviteur qui, s’avançant le visage et le vêtement couverts de suie et d’ordure, s’approcherait de son maitre, et lui dirait: Maitre, nettoie-moi; le maitre ne dirait-il pas: Serviteur insensé, que dis-tu? Voici là de l’eau, du savon et du linge, n’as-tu pas des mains, et ne peux-tu t’en servir? Lave-toi toi-même. Ainsi le Seigneur Dieu dira: Les moyens de purification viennent de Moi, et aussi ton vouloir et ton pouvoir viennent de Moi, use donc de mes présents et de mes dons comme s’ils t’appartenaient, et tu seras purifié. Soit encore un exemple pour illustration: Quand mille fois tu prierais clans ta maison et dans les temples, que Dieu le Père en faveur de son Fils te préserve du diable, si toi-même, d’après le libre dans lequel tu es continuellement tenu par le Seigneur, tu ne te préservais pas du mal, par conséquent du diable, tu ne pourrais pas en être préservé par des légions d’Anges envoyées par le Seigneur; car le Seigneur ne peut pas agir contre son ordre Divin, et son ordre est que l’homme s’examine, voie ses maux, y résiste, et cela comme par lui-même, quoique ce soit par le Seigneur. Cela, il est vrai ne parait pas aujourd’hui comme Evangile, mais cela l’est, néanmoins; car l’Evangile, c’est d’être sauvé par le Seigneur. Que le Culte de bouche soit accepté du Seigneur selon le culte de vie, c’est parce que devant Dieu et devant les Anges le langage de l’homme résonne d’après l’affection de son amour et de sa foi, et que l’amour et la foi sont dans l’homme selon la vie; si donc l’amour et la foi de Dieu sont dans ta vie, le son de ton langage est comme celui de la colombe: mais si dans ta vie il y’a l’amour de toi-même et la confiance en toi-même, le son de ton langage est comme celui du hibou, de quelque manière que tu adoucisses ta voix pour imiter celle de la tourterelle; le Spirituel, qui est intérieurement dans le son, est ce qui produit cela.


