20. Qu’il y ait entre les Catholiques-Romains et les Protestants sur ces quatre Articles une telle Conformité, qu’à peine existe-t-il une différence de quelque importance, excepté que les premiers ont conjoint la foi et la charité et que les seconds les ont séparées, c’est ce qui a été à peine connu de quelqu’un, et même tellement ignoré, que les Doctes vont être eux-mêmes surpris de l’énonciation de ce fait: la raison de cette ignorance, c’est que les Catholiques-Romains s’adressent à Dieu notre Sauveur, rarement mais à sa place au Pape comme vicaire, et aussi aux Saints; de là ils ont tenu profondément assoupis leurs dogmes sur l’Imputation du Mérite du Christ et sur la Justification par la foi; que cette imputation et cette justification soient cependant au nombre des dogmes reçus et reconnus par eux, c’est ce qu’on voit clairement par les Décrets du Concile de Trente, rapportés ci-dessus, Nos. 3, 4, 5, 6, 7, 8, et confirmés par le Pape Pie IV, N° 2; et, si on les compare avec les dogmes tirés de la Confession d’Augsbourg, et rapportés d’après la Formule de Concorde, Nos. 9, 10, 11, 12, on peut voir que les différences qui existent sont plutôt verbales que réelles. Les Docteurs de l’Eglise, en les lisant et en les conférant, peuvent voir, il est vrai, qu’ils sont conformes, mais non toutefois avec une pleine évidence; or, afin que ceux-ci, et ceux qui sont moins Doctes, et aussi les Laïques, voient cette conformité, quelques éclaircissements seront ajoutés dans ce qui suit:
Brève Explication de la Doctrine de l'Église Nouvelle # 54
54. Les Chefs de l’Eglise insistent fortement pour que l’Entendement soit soumis à l’obéissance de la foi; bien plus, ils disent que la Foi Del ‘inconnu, qui est une foi aveugle ou nocturne, est proprement la foi; c’est là un premier Paradoxe, car la foi appartient au vrai, et le vrai appartient à la foi; et le vrai, pour qu’il devienne de la foi, doit être dans sa lumière et être vu, autrement on peut croire le faux. Les Paradoxes qui découlent d’une telle foi sont en grand nombre; par exemple, que Dieu le Père a engendré un Fils de toute éternité; que l’Esprit Saint procède de l’un et de l’autre, et que chacun est par soi-même une Personne, et est Dieu; que le Seigneur, tant quant à l’âme que quant au corps, est issu d’une mère; que ces trois Personnes, ainsi ces trois Dieux, ont créé l’univers, et que l’un d’eux est descendu et a pris l’Humain, pour réconcilier les hommes avec le Père, et ainsi pour les sauver; qu’il y’a salut par l’imputation, l’application et la translation de la justice du Fils en ceux qui par la grâce acquièrent la foi et croient ces paradoxes; que l’homme a la première réception de cette foi est comme une statue, un tronc d’arbre ou une pierre, et que, La foi influe par la seule audition de la Parole; que la foi donne seule le salut, sans les œuvres de la loi, et sans avoir été formée d’après la charité; qu’elle opère la rémission des péchés, sans avoir été précédée de la pénitence; que d’après cette seule rémission des péchés, l’impénitent est justifié, régénéré et sanctifié, et qu’ensuite la charité, les bonnes œuvres et la résipiscence suivent d’elles-mêmes; outre plusieurs paradoxes semblables, qui tous découlent de la doctrine fondée sur l’idée de trois Dieux, comme une lignée d’enfants issus d’une couche illégitime.


